D’accord pour son style historique, folklorique ou magique, mais la cape en dit bien plus que cela, car elle peut se porter tout l’hiver sur un ton très avant-gardiste, revival ou encore en basic. Décodage très ample ci-dessous et effets de manches avant tout, adoptez les codes de la cape et de l’épée, ou pas.
Taillée dans la matière, qui se tord et se détord autour du corps de manière minimaliste ou baroque, le volume de la cape donne du panache ou du mystère à la silhouette, mettant en abîme la sensualité du corps et de l’âme de celles et ceux qui la portent.
Bouffante, blousante ou virevoltante, l’esthétique de la cape donne du jeu et du plein air à l’attribut de cette corolle qui s’ouvre élégamment le long des lignes nous invitant à dévoiler nos formes de manière suggestive. En effet, vêtement de dessus par excellence, la cape laisse apparaître les dessous d’un corps feutré, un visage emmitouflé dans un capuchon, des mains ou des jambes nues calfeutrées au plus près et enveloppées de laine chaleureuse, mais toujours sublimé par le côté magique du textile qui danse.
Selon l’usage et les modes, la cape, apparue en 1460, est encore en pleine mutation. Elle s’utilise, tour à tour, héroïquement par les chevaliers, pudiquement pour sortir du couvent, fonctionnellement par les militaires, théâtralement en soie rose d’un côté et en percale jaune de l’autre dans un jeu de passes par les toreros, du côté énigmatique de la force comme les astrologues, magiciens ou sorciers, de manière plus provocatrice, voire plus sexy, selon Kubrick, ou plus manipulatrice dans les pas d’un Tartuffe imposteur, aérienne à la façon des vampires qui semblent déployer leurs ailes avant de s’envoler, ou enfin innocemment et purement sur les bébés prêts au baptême.
C’est ainsi que sous la cape se cache de nombreux symboles, ceux de la fonction ou de l’état d’une personne notamment. N’avoir que la cape et l’épée signifie être sans fortune ou qui n’a qu’un mérite apparent, c’est à dire superficiel ; alors qu’un personnage de cape de d’épée est une personnalité de chance, d’amours, qui livre, au sens figuré comme au sens propre, des duels contre les traitres ; et qu’enfin rire sous cape veut dire en cachette, secrètement, à part.
Pouvant être porté par les deux sexes, jusqu’au genoux ou jusqu’aux pieds, avec ou sans capuche, les vêtements dans lesquels nous nous enveloppons, reprennent, de loin ou de prêt, les significations de la cape, y compris celle de la feuille de tabac qui s’enroule goulument autour du cigare pour en retenir tous ses arômes. L’imperméable peut être jeté sur les épaules comme une cape, ou plus fièrement, sur une épaule, la veste peut être lue comme la cape du matador.
A vous donc de savoir de quelle cape nous parlons et quel personnage nous incarnons.
SOS cape, alors cape ou pas cap ?